Le garde-champêtre

Publié le par Lorenzo

Avis à la population ! Après un long roulement de tambour, le garde-champêtre a sorti un papier de sa poche. C'est un cri, c'est une voix, l'avis de la mairie est lancé. Les gens ont eu le temps de sortir des boutiques mais ils tendent l'oreille ... Voilà une image que l'on ne retrouvera plus, autre qu'au Puy du Fou !

La police rurale est très ancienne, puisqu'elle remonte au haut Moyen Âge et notamment en
la personne de son premier représentant dans l'histoire de France le Garde Champêtre.

Le garde-champêtre

Les gardes champêtres doivent avoir au moins 25 ans, savoir lire et écrire, avoir une bonne condition physique, faire partie des vétérans nationaux ou des anciens militaires pensionnés (ou munis de congés pour blessures). Aussi, il devait avoir une réputation sans la moindre petite tâche, être respecté, juste, ferme et doté du sens du devoir ... il devait être irréprochable, presque parfait ! ... Parce qu'il représentait la LOI !
Ils étaient choisis par les maires qui soumettent leur choix au conseil municipal et en donne avis au sous préfet de leur arrondissement. Le garde champêtre doit prêter serment devant le Juge de paix du canton "de veiller à la conservation de toutes propriétés qui sont sous la loi publique et de celles dont la garde leur est confiée". Il devient un agent de la force publique par son inscription au registre de la Gendarmerie qui peut le requérir et avec qui il partage une mission de police commune : la surveillance des campagnes.

Il a abandonné le bicorne, au profit du képi dès 1822, et les gardes champêtres se sont vu dotés des premiers fusils ou pistolets, comme la Gendarmerie, car une ordonnance du 24 juillet 1816 leur permet d'avoir un fusil de guerre. En plus de la surveillance des propriétés rurales et forestière ainsi que de la chasse, le garde champêtre se voit attribuer un accroissement de compétences résultants de lois spéciales dont la plupart sont toujours en vigueur aujourd'hui.

Le garde-champêtre

Plusieurs communes se partagent le même garde champêtre jusqu'au début du XXème siècle. En 1819 on en recense environ un pour deux villages, ce qui ne va pas sans poser de graves problèmes.


En ce début de XXème siècle, le garde champêtre fait entièrement partie du paysage rural, bien que toujours homme à tout faire, par souci d'économie, dans bien des petites communes qui ont peu de moyens financiers. Il était l'agent que craignait de voir arriver les femmes des maris partis au combat pendant les deux guerres mondiales, celle 1914 à 1918 et celle de 1939 à 1945.
Les manuels d'instruction civique et morale, de cette époque, disent que pour être un bon citoyen, on doit respecter l'autorité de tous les agents serviteurs de la Loi, depuis le garde champêtre jusqu'au président de la République, cette morale républicaine fait qu'avec le maire et l'instituteur, le garde champêtre devient, lui aussi, un personnages incontournable dans la vie du village. Il est reconnu par la population comme auxiliaire de la Gendarmerie et du procureur : les contrevenants le craignent.


Garde-champêtre, ce n'était pas un métier, mais une charge, un honneur, une responsabilité.

Toujours coiffé d'un képi , aidé soit d'un tambour , d'une trompette ou d'une clochette , le garde-champêtre donnait lecture de la LOI ou des nouvelles dispositions adoptées pour la commune.


Et ce procédé était efficace ! Personne ne passait à côté de "l'actualité", finalement.
Le garde-champêtre est chargé de la "police" des campagnes : la protection des habitants , des biens, des troupeaux , des produits de la terre , etc ... très vaste programme mais le garde-champêtre est toujours choisi parce qu'il est quelqu'un de courageux, dévoué à sa fonction.

Le garde-champêtre
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